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Sport sur ordonnance, qu’en est-il pour les kinésithérapeutes ?

Temps de lecture : 3 minutes Samedi 9 Mars 2019

Que signifie le « sport sur ordonnance » ?

En tant que kinésithérapeute qu’est-ce qui change ? Le point de départ est le décret édité en décembre 2016 et entré en vigueur en mars 2017. Ce dernier précise que les médecins peuvent prescrire sur ordonnance et selon l’état physiologique du patient une activité physique adaptée. Il est important ici de distinguer la prescription d’une activité physique adaptée d’une prescription pour un acte de rééducation qui n’est pas l’objet du décret.

Au niveau des modalités de prise en charge, disons-le tout de suite, pour ceux qui se demandent, aucun remboursement n’est prévu par l’assurance maladie. Cependant certaines mutuelles peuvent prendre en charge la licence sportive ou les cours dispensés par le professionnel de santé. A charge pour le patient de savoir si c’est le cas de sa mutuelle et quelles sont les modalités (souvent sous forme de forfait annuel)

Qui est autorisé à prodiguer ce type de soin ?

Selon la circulaire du 3 mars 2017, venant mettre en œuvre le décret, la première catégorie citée habilitée à dispenser ces soins est le professionnel de santé (au sens des art L. 4231-1, L 4331-1 et L 4332-1) soit un masseur-kinésithérapeute, un ergothérapeute et un psychomotricien. La seconde catégorie correspond aux professionnels titulaires d’une licence mention STAPS parcours-type APAS ou titulaire d’un master de cette même spécialité et enfin, les éducateurs sportifs, fonctionnaires et militaires enregistrés au répertoire national des certifications professionnelles (ici la circulaire détaillant ces éléments).

Quels types de patients sont concernés par ce nouveau genre de prescription ?

Il s’agit des patients atteints d’affection longue durée comme le diabète 2, les personnes sujettes au surpoids, les patients atteints d’un cancer… Il est important de noter qu’en fonction de l’état fonctionnel des patients, déterminé par le médecin prescripteur, il peut être obligatoire que l’activité physique adaptée soit encadrée par les professionnels de santé cités précédemment (dont les kinésithérapeutes) ce qui est le cas lorsque le phénotype fonctionnel présente des limitations fonctionnelles sévères.

Les raisons de cette réforme

La prudence : aujourd’hui les médecins prescrivent avec prudence le sport à leurs patients en raison principalement de la crainte d’arrêt cardiaque liée à la situation pathologique des patients atteints d’une ALD. C’est pourquoi La HAS (Haute autorité de santé) a publié un guide à l’usage des médecins pour les assister dans la prescription d’une activité physique. Il contient des préconisations précises pour 6 affections chroniques telles que le surpoids et l’obésité, le diabète de type 2, hypertension artérielle, bronchopneumopathie chronique obstructive, maladie coronaire stable et les accidents vasculaires cérébraux.

L’assurance du suivi : l’un des enjeux de ce décret est d’inclure le patient en situation de chronicité pathologique dans un parcours de soin touchant plusieurs professionnels de santé. Ce parcours l’amène à suivre avec plus d’assiduité son activité et ainsi de s’assurer du bénéfice retiré de cette activité.

Au-delà de ces raisons, prescrire le sport met en évidence un mode de vie tourné vers la sédentarité qui affecte notre physiologie. Les muscles jusque-là sollicités en permanence, notamment les muscles profonds stabilisateurs, se retrouvent en activité réduite et perdent leur fonction de maintien. Ce dysfonctionnement peut entraîner parfois une affection longue durée comme la lombalgie chronique. La boucle est bouclée.

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